Exigeons l’interdiction d’arrosage des golfs !

Une pétition à signer !

Crédit photo : Kristi McCluer/Reuters

Nous sommes un collectif constitué cet été 2022. Alors que le débat fait polémique autour de l’irrigation de l’arrosage des golfs, nous voulons porter des revendications claires en mobilisant les citoyens ;

A l’heure où sévit la plus grande sécheresse jamais observée en France depuis le début de relevées météorologiques et alors que nous devons nous préparer à affronter toujours plus de périodes climatiques similaires à l’avenir avec la progression du changement climatique, nous dénonçons l’appropriation de la ressource en eau par les plus riches.

Les terrains de golf, loisir réservé aux plus aisé.es, sont épargnés par la plupart des restrictions en eau qui touchent notre pays, jusqu’à bénéficier de dérogations leur garantissant un accès à l’eau.
Ainsi, en sécheresse de niveau 2 et 3, l’arrosage des greens, parcours et départs de golfs est autorisé (soumis à une auto-limitation évidemment scrupuleusement respectée ….) tandis que l’arrosage des potagers est de plus en plus restreint. La nourriture passe-t-elle donc après les quelques heures de plaisir d’une élite bourgeoise ? Ce n’est qu’à l’ultime niveau de sécheresse que l’arrosage des golfs est enfin interdit… et là encore, on ose imaginer certains golfs s’en détourner !
La raison de cette dérogation ? Le coût d’entretien de ces terrains d’hyper-luxe. Une fois de plus, la folie économique prend le pas sur la raison écologique …

Bien évidemment, certains propriétaires de golfs avancent avoir des consommations « raisonnées » et « font des efforts », mais c’est bien la somme de tous les lieux de pratique à l’échelle nationale qui est critique : en effet, en 2002, pour les 107 golfs identifiés en France, un rapport sénatorial estimait la consommation à 36 millions de m³ en une année soit la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitant·es !

Nous demandons :

– l’arrêt total de l’irrigation des golfs dès le niveau 3 de restrictions déclarés, et l’arrêt des dérogations pour l’autorisation d’arrosage des golfs

– un réel contrôle des prélèvements et l’obligation de transparence et de comptes-rendus réguliers de la part des golfs sur les données de prélèvements des eaux ; ainsi que l’application réelles des sanctions prévues en cas de non-respect des restrictions.

et ce partout sur le territoire Français.

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Demandons l’arrêt de l’irrigation des golfs !

Cette pétition, lancée en août 2022 dans un contexte de crise, demande l’arrêt immédiat de l’irrigation des terrains de golf, alors que le stress hydrique est à nos portes. Portons cette revendication à plus long terme en anticipant les prochaines périodes de sécheresse et exigeons de manière générale un contrôle strict des prélèvements d’eau des golfs ;

À l’heure où les canicules et vagues de chaleurs sont amenées à toujours plus se multiplier en France et dans le monde et l’augmentation globale des températures, entraîner toujours plus de catastrophes (incendies, inondations, canicules…) ;
A l’heure où sévit la plus grande sécheresse jamais observée en France depuis le début de relevées météorologiques (Un déficit de plus de 95 % enregistré dès le mois de juillet sur l’ensemble de la France Métropolitaine par rapport à l’année précédente ; le mois de juillet le plus chaud et sec jamais enregistré, qui suit un printemps tout aussi catastrophique (-65 % de précipitations enregistrées par rapport à 2022) ;
Alors que le tarissement des cours d’eau s’accélère dans nos régions ;
À l’heure où 93 départements sur 96 sont placés sous restrictions d’usages de l’eau ; avec 100 communes privées d’eau et entraînant jusqu’à des interdictions totales d’irrigation pour certains maraîchers et pour l’agriculture (à partir du niveau 3, « – Interdiction d’irrigation agricole des grandes cultures, prairies et cultures de plein champ »).

Un secteur, concernant une fraction minime de la population semble jouir d’un privilège digne d’un autre monde en ces temps de crises : le golf.

On peut débattre sur la pertinence de maintenir des cultures gourmandes en eau, non adaptées aux changements futurs et majoritairement destinées à l’élevage dans une perspective de crise climatique et de nécessité de transition écologique.
Néanmoins, on ne peut nier le scandale quant au fait de maintenir et prioriser l’usage de l’eau pour le loisir des plus aisés sur l’alimentation.

Les terrains de golf, sport réservé aux plus aisé.es, sont épargnés par la plupart des restrictions en eau qui touchent aujourd’hui notre pays.
Ceux-ci jouissent de dérogation leur permettant malgré tout de passer outre les restrictions d’usages (c’est-à-dire l’interdiction d’arrosage des terrains de sport).
Il serait possible de penser que cet arrosage reste minime au vu de la faible superficie de certains terrains de golf mais cela n’est pas le cas, bien au contraire ! Le volume d’eau utilisé pour l’irrigation d’un golf de 18 trous a une consommation moyenne de 5000m3 par jour, soit la consommation en eau de 12 000 personnes (en un jour) ! En 2002, pour les 107 golfs identifiés en France, la consommation est estimée à 36 millions de m³ en une année soit la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitant.es ! Nous pouvons d’ores et déjà imaginer les chiffres actuels, en expansion évidente…

La raison de cette dérogation ? Le coût d’entretien de ces terrains d’hyper-luxe. Une fois de plus, la folie économique prend le pas sur la raison écologique.
On pourrait encore évoquer le fait que la pratique du golf génère des emplois ; oui, mais seulement 15 000 en France, dont 80% en CDI. (source bon pote)
Des dérogations concernant espaces privatisés, consacrés au loisir des classes privilégiées, sont d’une impunité inacceptable et doivent être interdites, alors même que nos terres sont frappées par la sécheresse et que tant de régions connaissent des restrictions d’eau.

Rappelons aussi que sur un green de golf, zones les plus gourmandes en eau en raison d’une hauteur très faible qui favorisent l’assèchement, aucune autre vie que du gazon n’existe. Un golf, au contraire d’entretenir la biodiversité, est un terrain mort de monoculture de gazon.
Sans compter les innombrables autres problèmes écologiques liés à la pratique du golf :

– Occupation et privatisation d’espaces pouvant être des lieux naturels, publics ou encore des terres agricoles ;
– L’entretien de ces monocultures de gazon nécessitent environ 7,2 x plus de pesticides à l’hectare que les terres agricoles !! En effet selon WolrdWhatch Institute, 18 kg de pesticides sont pulvérisés sur les greens par hectare et par an, contre 2,5 en agriculture.
– Le rejet de balles en plastique dans la nature autour des terrains ; des centaines de milliers de balles en plastiques chaque année, qui ne sont pas ramassées, s’entassent dans les fossés et mettent elles-mêmes des dizaines de milliers d’années à se dégrader.
– Enfin, nous observons bien souvent, dérogations ou pas (qui, on le rappelle, interdisent l’arrosage de certaines zones à partir du niveau 2 d’alerte), les golfs arrosent à outrance une surface bien plus grande que le strict minimum à leur maintien, afin de garantir une esthétique, voire arrosent…des surfaces ensablées !! C’est comme jeter la dernière gourde d’eau qu’il nous reste dans le sable lors d’une traversée du désert.

Et tout cela, pour le plaisir d’une fraction minime de privilégiés.

Nous demandons :

– l’arrêt total de l’irrigation des golfs dès le niveau 3 de restriction déclaré, et l’arrêt des dérogations pour l’autorisation d’arrosage des golfs ;
– un réel contrôle des prélèvements et l’obligation de transparence et de comptes-rendus réguliers de la part des golfs sur les données de prélèvements des eaux / le comptage des prélèvements d’eau doit être obligatoire et doit être vérifié.

et ce partout sur le territoire Français.

Le collectif KIRIKOU – AOUT 2022

Sources de nos recherches :
https://twitter.com/hendrik_davi/status/1553714084125745152
https://www.letelegramme.fr/dossiers/secheresse-2022-en-bretagne/secheresse-pourquoi-les-golfs-ont-ils-des-regles-particulieres-01-08-2022-13132242.php
– https://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-225.html
– https://actu.fr/toulouse/
– Reporterre
– Gouvernement (pour les restrictions) …

Comment sera-t-elle remise

Nous l’enverrons au gouvernement et aux institutions politiques locales.

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