La Dépêche : « Le taux de renouvellement du réseau est insuffisant »

Interview de Lucien Sanchez, Membre de l’association Eau Secours 31

Quelle est selon vous la principale cause des ruptures de canalisation ?

L’association Eau Secours 31 a posé les questions à la commission consultative. Nous n’avons pas de retour pour l’instant sur les causes réelles de ces ruptures. On nous a dit qu’il y a des causes multiples, le froid et les chocs thermiques ont été notamment évoqués.

Le taux de renouvellement du réseau est-il aujourd’hui suffisant ?

Non, il est nettement insuffisant. Depuis plusieurs années ce taux est inférieur à 0,5 %. Selon le dernier rapport annuel sur le prix et la qualité des services de l’eau potable, des services de l’assainissement collectif et non collectif, le taux de renouvellement du réseau était en 2014 de 0,42 %, en 2015 de 0,4 % et 2 016 de 0,42 %. Avec ces taux de renouvellement, le renouvellement complet se ferait au bout de 238 ans alors que laurée de vie d’une canalisation se situe entre 70 et 100 ans. Mais ce qui nous inquiète sur les renouvellements, c’est que l’Agence de l’Eau intervient, et les budgets des agences de l’eau sont très sévèrement ponctionnés par le gouvernement. La municipalité nous a donné l’assurance qu’à partir du début du prochain contrat en 2020, le taux de renouvellement sera porté à 0,8 %, ce qui est convenable, la moyenne nationale étant entre 0,5 et 0,6 %. Ce serait déjà une avancée.

La concession signée entre la ville de Toulouse et Véolia arrive à son terme en 2020. Quel mode de gestion préconise Eau Secours 31 ?

Nous sommes pour la régie plutôt que pour la délégation de service public. L’eau doit être considérée comme un bien commun. À ce titre elle ne doit pas faire l’objet de bénéfices privés de multinationales. La régie est la seule garantie d’une gestion transparente. Une régie peut être mal gérée, mais au moins il existe une réelle possibilité de la contrôler. Dans une régie comme il existe à Montpellier, les associations peuvent exercer un poids, une vigilance. Enfin, il est globalement reconnu que le prix de l’eau est plus bas avec une régie.

L’eau est-elle trop chère à Toulouse ?

Actuellement, le prix par rapport à des communes semblables n’est pas excessif. Mais ce dont on est sûr, c’est que le prix pourrait être bien inférieur.

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