Les réponses des candidats des municipales à Toulouse, Colomiers au questionnaire d’Eau Secours 31
QUESTIONNAIRE EAU SECOURS 31
1. Approuvez-vous le vote du conseil de Métropole du 13 décembre 2018, attribuant la délégation de service public de l’eau à Veolia et celle de l’assainissement à Suez, sur le territoire de la Métropole ? Oui, Non, Pourquoi ?
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2. Quatre élus sortants de la Métropole, avec le soutien des associations regroupées dans notre Collectif, estimant que l’étude de la Régie n’a pas été menée de façon équitable par rapport aux offres de Veolia et Suez, ont porté plainte au TA. Pensez-vous que leur démarche est justifiée ?
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3. Alors que les dernières factures arrivées début 2020 sur Toulouse font apparaître un tarif autour de 4€ /m3, pensez-vous que le tarif annoncé pour 2020 par Veolia et Suez de 2,95€/m3 montre que Veolia (ex CGE) qui a géré pendant 30 ans l’eau et l’assainissement sur Toulouse, a dû réaliser des bénéfices très importants sur le dos des usagers domestiques ? OUI NON
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4. Si vous êtes élu.e au conseil de Métropole, êtes-vous prêt.e à engager une action immédiate visant à rompre les contrats avec Veolia et Suez ?
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5. Les compteurs d’eau viennent d’être renouvelés et ont été remplacés par des compteurs de radio relève (voir note en fin de page). Ces compteurs sont neufs ou très récents. Le contrat de DSP prévoit leur remplacement par des compteurs de télé-relève. Approuvez-vous ce choix ?
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6. Nous revendiquons un juste prix de l’eau qui doit répondre à plusieurs exigences : la qualité de l’eau, un bon entretien du réseau, une solidarité à l’égard des plus démunis (premiers m³ gratuits, tarification progressive), un programme d’économies de la consommation, … Quelle sera votre action pour répondre à ces exigences ?
Aimer Toulouse, conduite par : M. MOUDENC Jean-Luc
Pour répondre à ces exigences, je prends l’engagement d’appliquer les contrats de délégation conclus en 2018. Ainsi, nous aurons :
- une excellente qualité de l’eau, qualité encore améliorée pour l’avenir ;
- un excellent entretien des réseaux ;
- une solidarité à l’égard des plus démunis.
Le premier élément d’une tarification progressive, c’est un coût d’abonnement faible. Or, à Toulouse, il est très faible (10 € par an) contrairement à ce qui se pratique dans d’autres villes. Exemple pour diamètre 15 :
- Grenoble : 37 € - Strasbourg : 20 € - Montpellier: 18 € - Marseille: 12€ - Toulouse : 10 € - Lille : 5 € - Bordeaux : 57 € - Nantes : 51 € - Lyon : 42 €
Ainsi, plutôt qu’une tarification progressive, nous avons préféré mettre en place un prix au m³ faible et un prix de l’abonnement faible.
En outre, nous avons multiplié par 10 la contribution par le Fonds de Solidarité Logement (et/ou la mise en place d’un chèque eau) pour arriver à 150 000 € par an, payé par Véolia.
En espérant avoir répondu le plus clairement possible à vos questions, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes sentiments les meilleurs et sincères. Jean-Luc Moudenc
Archipel Citoyen, conduite par : M. MAURICE Antoine
Si nous ne pouvons pas sortir du contrat de DSP signé pour 12 ans, malgré la procédure actuellement en cours au TA, nous engagerons des négociations auprès des opérateurs privés, d’une part pour mettre en place une tarification solidaire et inciter à des économies d’eau, et d’autre part, tenter de mettre en place une instance de contrôle renforcé, dans laquelle siégeraient des élu.e.s, des membres d’associations et des citoyens. Concernant la tarification progressive, nous négocierons avec le délégataire dans le cas où le retour en régie n’est pas possible.
Lutte ouvrière- faire entendre le camp des travailleurs, conduite par : Mme ADRADA Malena
Je vous remercie de m’interroger sur les revendications qui sont les vôtres et que je partage.
Les groupes capitalistes de l’eau tels Véolia ou Suez rackettent les communes et les considèrent comme des vaches à lait. Une régie publique de l’eau permettrait certainement à la population de payer des tarifs plus bas, mais cela ne suffirait pas à mettre fin au racket de Véolia, car par exemple pour certaines expertises et missions qui nécessitent de gros investissements ou une main d’œuvre qualifiée, la ville de Toulouse ferait appel à ces grands trust de l’eau, qui comme on peut s’en douter, facturent très cher ces services.
C’est pourquoi, s’il y avait des élus Lutte Ouvrière dans la municipalité, nous nous prononcerions pour une régie municipale de l’eau, mais aussi pour obliger Véolia et Suez à faire les travaux nécessaires sans chercher à s’engraisser sur le dos des usagers. Ce ne serait que justice, puisqu’il s’agit d’un service public, d’intérêt général. Je suis bien consciente que pour y parvenir il faudrait la mobilisation des travailleurs et de la population, car ces décisions, si elle étaient prises par une municipalité aux mains des travailleurs seraient sans aucun doute invalidées par le préfet. Cela occasionnerait une campagne politique pour dénoncer le rôle de l’État, de ses lois, de sa justice, au service des capitalistes et pour démontrer que c’est le pouvoir des travailleurs qu’il faut imposer. Une telle municipalité feraient de la Mairie une école de lutte de la population contre le grand patronat et l’État à son service.
Au-delà de vos revendications spécifiques que je soutiens toutes, il y a les restrictions et économies pour les services au public qui dépendent de la municipalité (écoles, transports). Elles sont essentiellement dues à une politique qui vide les caisses publiques pour alimenter les trésoreries des grandes entreprises (Veolia, Suez) mais aussi les bétonneurs (Vinci). Et s’ajoutent à cela les aides directes ou indirectes aux entreprises au prétexte de faciliter leur installation.
Et puis, il y a les attaques des partis au pouvoir soutenus par leurs représentants locaux, contre les services publics utiles à la population (dans la santé, dans l’éducation, comme dans les services municipaux). Il y a les attaques contre les chômeurs, contre les retraites, contre les pauvres. Elles s’ajoutent aux attaques du grand patronat qui représente le vrai pouvoir dans cette société. Précarité, licenciements, dégradation des conditions de travail et de salaire, c’est le lot de la classe ouvrière.
C’est dire que l’accumulation de toutes ces attaques justifie amplement les réactions récentes de larges franges de la population travailleuse : des gilets jaunes à la grève des cheminots et agents RATP, en passant par les salariés de l’éducation ou d’EDF. Et cette contestation n’est pas finie et en prépare d’autres, nous en sommes convaincus.
C’est justement pour faire entendre le camp des travailleurs que nous nous présentons à cette élection municipale. Même en minorité dans un conseil municipal, des élus de Lutte ouvrière pourraient être les yeux et les oreilles des classes populaires. Ils se feraient les porte-parole de leurs intérêts contre ceux des riches, des actionnaires des entreprises.
Face aux représentants locaux des partis qui soutiennent ou veulent replâtrer ce système capitaliste, notre objectif c’est de regrouper le camp des travailleurs qui ne se résignent pas à subir la dictature du grand patronat et de ses gouvernements, et qui ne croient pas au père noël électoral… pour changer la vie.
Pour la cohésion! L’autre choix, conduite par : M. COHEN Pierre
Nous comptons associer largement l’autorité administrative (où vous êtes représentés) sur ce point. Un de nos objectifs de mettre en place une tarification sociale (avec la difficulté à résoudre de sa mise en oeuvre sur les compteurs collectifs qui sont très nombreux sur la partie urbaine). On ne peut pas se contenter d’une facturation progressive au m3 et il ne nous appartient pas d’implémenter des compteurs individuels dans les collectifs privés. Donc la mise en place de cette tarification progressive devra être mise en oeuvre sur les compteurs individuels et un système devra être étudié pour le collectif. En ce qui concerne le programme d’économie de la consommation c’est un enjeu important, il demande d’abord une exemplarité du service public avec des équipements adaptés. Nous poursuivrons et intensifierons la recherche des fuites et déperditions réseau. Une campagne de communication et une réflexion sur les moyens d’inciter à l’économie devra être effectuée.
Toulouse anticapitaliste, conduite par : Mme SALINGUE Pauline
Nous revendiquons un juste prix de l’eau qui doit répondre à plusieurs exigences : la qualité de l’eau, un bon entretien du réseau, une solidarité à l’égard des plus démunis (premiers m3 gratuits, tarification progressive), un programme d’économies de la consommation,… Quelle sera votre action pour répondre à ces exigences ?
Nous estimons que ces objectifs, que nous partageons, ne pourront réellement être atteints que par un retour en régie des services de l’eau et de l’assainissement sur tout le territoire de la Métropole.
C’est pourquoi nous avons répondu OUI à la question 4. Les indemnisations auxquelles ne manqueront pas de prétendre Veolia et Suez, ne devraient pas remettre en cause la possibilité d’atteindre ces objectifs.
Cela n’empêche en rien de lutter dès à présent, avec l’appui des associations et des usagers domestiques de l’eau et de l’assainissement, pour obtenir des avancées sur les différents points que vous soulignez.
Une nouvelle énergie pour Toulouse. La gauche, l’écologie, les toulousain.e.s, conduite par : Mme PELLEFIGUE Nadia
Nous revendiquons un juste prix de l’eau qui doit répondre à plusieurs exigences : la qualité de l’eau, un bon entretien du réseau, une solidarité à l’égard des plus démunis (premiers m3 gratuits, tarification progressive), un programme d’économies de la consommation,… Quelle sera votre action pour répondre à ces exigences ?
Nous partageons totalement l’idée d’un juste prix de l’eau plus que le meilleur prix. Aussi cela implique une tarification sociale et progressive, et tout un arsenal de mesure sur la gestion de la ressource. A ce titre, Nadia Pellefigue, a signé le 18 février 2020 le Pacte pour la renaturation des villes du comité de Bassin Adour Garonne. Au-delà, nous pensons que la création d’une régie devra se faire avec un CA intégrant des représentants des usagers, des salariés ainsi que des personnalités qualifiées. Débarrassé du carcan contractuel, le CA pourra débattre et faire des choix adaptés tant sur la tarification que sur les mesures de protection de la ressource. Ainsi, les questions affairant à l’eau trouveront des réponses adaptées dans la transparence, et en impliquant citoyens engagés et élus.
Esprit Colomiers, conduite par : Mme TRAVAL-MICHELET Karine
Le dossier de Mr Moudenc a été géré par un expert des chiffres. Il faut rendre transparent le réel coût de l’eau en rendant visibles les coûts de gestion (fonctionnement) ce qui permettra une comparaison juste des différents systèmes et fournisseurs.
Faisabilité d’un tarif social ET d’un tarif écologique avec un quota de M3 à tarif très réduit, selon composition du foyer. (Pour dissuader arrosage et remplissage de piscines avec eau potable).
Par ailleurs, la ville de Colomiers accompagne de nombreux citoyens à travers notamment le Centre Communal d’Action Sociale qui permet à celles et ceux qui sont les plus fragilisé-e-s de pouvoir payer leur facture d’eau ou d’énergie. Nous poursuivrons bien évidemment cet accompagnement et nous militerons à Toulouse Métropole
pour une tarification dite « sociale ».
Nous souhaitons rajouter un point que vous n’évoquez pas dans vos questions, en effet, l’eau ce sont aussi des cours d’eaux et des rivières qui traversent nos communes.
A Colomiers, l’Aussonnelle, le Bassac et l’Armurier.
De 42,4 km de longueur, l’Aussonnelle prend sa source à Saint-Thomas dans le Savès dans la Haute-Garonne, à la limite du Gers, et se jette dans la Garonne en rive gauche, au niveau de la limite communale entre Seilhet Gagnac-sur-Garonne, dans le département de la Haute-Garonne.
La source se situe à 300 m d’altitude et le point de confluence avec la Garonne à 117 m d’altitude, pour une pente moyenne de 0,43 %. Son bassin versant couvre 190 km2, principalement en Haute-Garonne mais également dans le Gers
Cette rivière est l’un cours d’eau classé comme l’un des plus dégradés du bassin Adour-Garonne.
Dès leur élection en mars 2015, Camille POUPONNEAU et Arnaud SIMION, nos conseillers départementaux ont interpellé Sébastien VINCINI, Président du SMEA devenu Réseau 31 pour que s’accélèrent les actions pour réussir l’objectif « Défi Aussonnelle », en effet avant la question de la réalimentation en eau il convenait de reprendre un dossier qui dormait :
– Connaitre les besoins de la rivière
– Supprimer les rejets de 13 stations d’épuration (46 000 EqH) qui représentaient 41 % du débit estival
– Maintenir l’activité agricole existante
– Soutenir les étiages de la rivière
Après la construction par Toulouse Métropole lors du précédent mandat et en aval de la rivière à Seilh d’une station d’épuration, depuis mars 2018, la station d’épuration dite du « Défi Aussonnelle » est mise en service et traite les effluents de la commune de La Salvetat-Saint-Gilles.
Depuis mars 2018 donc, la station d’épuration dite du « Défi Aussonnelle» est mise en service et traite les effluents de la commune de La Salvetat-Saint-Gilles. Les travaux liés à la construction du nouveau poste de refoulement et à la pose des 650 mètres de canalisations de refoulement sont terminés, ils auront duré 6 mois. Cette station a été construite grâce à des financements de Réseau 31 et du Conseil départemental de Haute-Garonne
La seconde tranche de travaux permettant de relier les communes
de Fontenilles et Fonsorbes à la station d’épuration de l’Aussonnelle ont débuté cet été pour une durée d’un an. Ils consistent à la pose de 10 kilomètres de réseau et à la construction de trois postes de refoulement nécessaires à l’acheminement des eaux usées vers la nouvelle station d’épuration.
Ces travaux s’inscrivent dans un projet plus global appelé « Défi Aussonnelle » comprenant :
– un volet assainissement, intégrant la création de la station d’épuration de La Salvetat et de son réseau de transfert pour traiter les effluents des communes de Fontenilles, Fonsorbes et La Salvetat Saint-Gilles soit 25 000 équivalent-habitants.
– un volet réalimentation, permettant de maintenir un débit minimum dans le cours de l’Aussonnelle toute l’année suite à la déconnection des stations d’épuration actuelles des communes précédemment citées.
L’ensemble des actions du « Défi Aussonnelle » initié par Réseau31 va permettre de réhabiliter qualitativement et quantitativement notre rivière.
Après une étude préliminaire examinée par RÉSEAU 31, la réalimentation de l’Aussonnelle à partir de la retenu de la Galage appartenant à l’Association Syndicales Autorisées (ASA) en hydraulique agricole de Sainte Foy de Peyrolières. Une réalimentation expérimentale de la rivière Aussonnelle a été mise en place par RESEAU31 durant l’été 2017.
La réalimentation opérationnelle interviendra en 2020, au-delà des expérimentations sont intervienues avec réussite.
Nota : les commentaires des différentes listes concernant les questions 1 à 5 sont disponibles en cliquant sur les liens suivants :
Réponses d’Aimer Toulouse (J-L. Moudenc)
Réponses d’Archipel Citoyen (A. Maurice)
Réponses de Lutte ouvrière (M. Adrada)
Réponses de Pour la Cohésion (P. Cohen)
Réponses de Toulouse anticapitaliste (P. Salingue)
Réponses d’Une nouvelle énergie pour Toulouse (N. Pellefigue)