Toulouse : malgré la présence de cyanobactéries, on vous explique pourquoi l’eau du lac de la Ramée est prélevée pour la consommation publique

Un reportage de du 18 août 2022

Alors que le lac de la Ramée à Toulouse est interdit à la baignade en raison de la présence de cyanobactéries, la préfecture de Haute-Garonne a donné une dérogation pour que l’eau soit prélevée afin d’alimenter le réseau public. Pourquoi ? Et y a t-il des risques pour la consommation humaine ? On vous répond.


Depuis le 5 août 2022, le lac de la Ramée à Toulouse est de nouveau interdit à la baignade. • © FTV

Le lac de la Ramée à Toulouse est toujours interdit à la baignade. Le 5 août, la mairie a décidé de prolonger l’interdiction sur le plan d’eau jusqu’à nouvel ordre en raison de la présence de cyanobactéries. Des algues qui peuvent présenter un danger pour la santé humaine et animale.

Malgré cette interdiction, les services de la préfecture de Haute-Garonne ont pris une dérogation pour autoriser des prélèvements d’eau destinés à la consommation humaine. Contactée, la préfecture explique qu’en cas de besoins, des dérogations sont prises chaque année pour autoriser les producteurs d’eau potable à prélever l’eau à une température supérieure à 25 °C sous le contrôle des services spécialisés de l’Agence Régionale de Santé. Mais faut-il s’inquiéter pour la santé ?

Des algues dangereuses pour l’homme et l’animal
Lorsqu’elles prolifèrent, les cyanobactéries peuvent entraîner vomissements, diarrhées, irritations de la peau, conjonctivites, maux de tête, vertiges voire des effets néfastes pour le système nerveux.

Plusieurs facteurs favorisent leur prolifération : la température de l’eau, l’ensoleillement ou encore la stagnation de l’eau. Avec la canicule qui a frappé la région toulousaine cet été, toutes les conditions sont réunies pour que la population des cyanobactéries pullule dans le lac de la Ramée.

Des prélèvements pour palier au manque d’eau
La situation hydrologique en France s’aggrave et le bassin de la Garonne n’est pas épargné par la sécheresse actuelle. La persistance d’un temps très sec a mis progressivement sous tension la Garonne et ses affluents pour atteindre son paroxysme en fin de semaine dernière.

L’eau produite et distribuée par Eau de Toulouse Métropole provient de trois usines situées aux alentours, Pech David, Clairfont et Tournefeuille. Cette dernière est alimentée par le canal de Saint-Martory (alimenté par les eaux de la Garonne) et le lac de la Ramée en cas de nécessité. Elle produit 37 500 m3 par jour. La pénurie historique en eau contraint ainsi les services à utiliser cette ressource malgré la présence de cyanobactéries.

« Une ressource indispensable pour l’alimentation en eau de la métropole »
L’étendue de la Ramée représente 1,5 million de m3 d’eau. Un gigantesque réservoir dont ne peut pas se passer la métropole. « C’est une ressource de secours indispensable pour l’alimentation en eau de Toulouse » explique Juliette Wilhelm, cadre coordinatrice de la cellule eaux et santé à l’Agence Régionale de Santé.

Pour permettre à l’eau de la Ramée d’être consommée en toute sécurité, elle subit plusieurs traitements et filtrations avant de sortir du robinet. L’ARS se veut rassurante.

« Les traitements de clarification et d’oxydation opérés dans l’usine de Tournefeuille permettent d’abattre complètement la présence des cyanobactéries. » Juliette Wilhelm, cadre coordinatrice cellule Eaux et Santé ARS Occitanie

Recherche systématique de cyanobactéries
La limite de qualité réglementaire en vigueur à ce jour en métropole pour les eaux brutes utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine ne doit pas dépasser les 25°C. Or, l’eau du lac de la Ramée affiche actuellement plus de 28°C. Des degrés qui n’empêchent pas les prélèvements mais qui poussent les services compétents à multiplier les contrôles. Selon la préfecture de Haute-Garonne, la surveillance des indicateurs de la qualité de l’eau et le traitement de la potabilisation sont renforcés.

Les dernières recherches réalisées au niveau de la prise d’eau de la Ramée ont montré l’absence de toxines.

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