Prix de l’eau : la contre-attaque des élus du groupe Métropole citoyenne

Le mode de gestion de l’eau est à l’ordre du jour du conseil de la Métropole de demain./ Photo DDM archives

Fort de ses neuf élus issus de la fusion avec les écologistes, le groupe divers gauche Métropole citoyenne, coprésidée par Michèle Bleuse et Marc Péré, aime les chiffres et ne rechigne pas au travail. Après la proposition de RER dans l’agglo toulousaine, faite avant l’été, les élus, alliés à des représentants d’associations, planchent depuis dix jours sur le comparatif entre gestion directe et gestion déléguée de l’eau et de l’assainissement dans la Métropole.

Le 14 novembre, Jean-Luc Moudenc a révélé son choix en faveur de la délégation de l’eau à Veolia et de l’assainissement à Suez. Ce qui revient à un prix par m3 de 2,91 €, inférieur de 55 centimes à celui qui serait obtenu en cas de mise en place d’une régie (3,46 €).

Ces chiffres et cette comparaison, le groupe les conteste. Les élus l’ont redit hier lors d’un point presse qui précède la réunion, demain, du conseil de la Métropole sur ce sujet. Un simple calcul leur permet, avancent-ils, d’ébranler l’édifice. La projection du résultat d’exploitation dans le cas d’une régie est évalué à 138 M€ sur douze ans et à seulement 11 M€ dans le cas de la gestion déléguée à Veolia et Suez. Ce qui montre, à leurs yeux, la possibilité de baisser le prix régie. «En réévaluant, on arrive à un prix autour de 3 € en régie, avance François Lépineux. On pense qu’en réévaluant les charges, on atteint un prix encore plus bas.»

Sortir du «piège»

La régie serait ainsi la meilleure solution pour le prix. Comme elle l’est, selon Antoine Maurice, pour des raisons de fond : pour sa gouvernance qui inclut «tous les acteurs concernés», parce qu’elle est «l’outil d’une tarification juste» et parce qu’elle «a pour objectif la préservation de la ressource». «Si on avait sérieusement travaillé l’option régie, on aurait eu un prix compétitif.»

Les élus de Métropole citoyenne cherchent à sortir de ce qui est vu comme «un piège» tendu par le président de la Métropole. Le piège qui consiste à faire valoir une forte différence de prix et donc de gain du fameux pouvoir d’achat. Pour Marc Péré, Jean-Luc Moudenc cherche «l’effet d’un argument d’autorité». Michèle Bleuse dénonce «une comparaison partielle et partiale» qui «vise à nous obliger à voter sur un prix».

Le chemin est en effet étroit pour les élus métropolitains. A l’Union par exemple, le choix Veolia-Suez conduit à une économie de 63,48 € par an alors que celui de la régie implique une hausse de 2,52 €. «Les citoyens ne réagiront pas qu’au chiffon rouge du prix», veut croire Marc Péré, maire de la commune. Comment se positionneront les autres élus de l’opposition, notamment les maires ? C’est un des enjeux du débat de demain pour lequel la majorité aurait demandé un vote nominal.

La Dépêche du 12 décembre 2018 Article de J.-N. G

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